Quel GPS de rando ?

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Pourquoi un GPS de rando ?

Pour bien choisir, évaluons d’abord le besoin … histoire de rester cohérent. Si vous suivez un groupe guidé par un accompagnateur comme moi, disposer d’un GPS n’est pas du tout indispensable. Par contre, MON besoin est sensiblement le même que je sois en mode accompagnateur ou que je randonne seul. 
 
Noter d’abord que le fonctionnement d’un GPS de rando est très différent de celui d’un GPS voiture. L’objectif quand on marche n’est pas la destination, mais le chemin que l’on parcourt. Le besoin fonctionnel majeur est donc de savoir exactement où je suis ! La carte topographique peut aussi le faire … bien sûr, mais ça arrive même aux meilleurs de se perdre 😉 Et dans certains cas la carte n’est pas suffisante.
 
Premièrement, c’est un outil de secours quasi indispensable ! En cas d’accident pour lequel je dois appeler les secours (112), communiquer une coordonnée chiffrée précise plutôt que « je suis quelque part sur le sentier machin-chose entre Outsiplout et Pleutoultemps » permettra à l’équipe de secours de nous localiser plus rapidement.
 

Ensuite, c’est un outil d’orientation précieux quand les conditions de visibilité changent ! Les prévisions météo réservent parfois des surprises et il arrive (rarement) de se retrouver dans le brouillard au passage d’un col. Rejoindre un endroit sûr en suivant sa propre trace en sens inverse sur un écran est une aide précieuse qui peut sauver d’un très mauvais pas !

Un bon GPS doit pouvoir donner une altitude précise, comme aide à l’orientation. Et une altitude précise, c’est une altitude basée sur la pression atmosphérique. En théorie, l’altitude GPS seule est calculée à partir de la réception du signal d’un quatrième satellite (et les suivants). Mais ces signaux GPS ont des limitations, notamment sous une forêt dense ou dans une vallée profonde (effet « canyon »). L’altitude barométrique se base uniquement sur la pression atmosphérique et est donc exacte pour autant (1) que l’altitude exacte soit étalonnée au passage d’un point connu (col, sommet) et (2) que cette dernière n’évolue pas. Ce qui nous amène à la 3ème fonction de sécurité (en montagne) : surveiller la météo. Une variation rapide de la pression barométrique, conjuguée à l’observation du ciel, nous indiquera l’arrivée d’un orage …
 
Une autre fonctionnalité importante est la cartographie : est-il possible de suivre un parcours sur carte ou est-ce juste un enregistrement de trace (une série de coordonnées) ; quelles sont les cartes préchargées et quelles sont les possibilités de compléter la cartographie (par exemple avec les courbes de niveau).  Notons au passage que les cartes gratuites OSM (Open Street Map) sont tout aussi fiables que les cartes IGN et souvent compatibles avec la plupart des solutions proposées. Même si on n’est pas un « geek », de nombreux tutoriels disponibles sur le web indiquent comme les charger sur sa solution GPS (cf. un article dédié à mon GPS Garmin).
 
Et puis viennent toutes les autres fonctionnalités intéressantes : suivre une « trace » GPX ; la partager avec un copain qui a un autre GPS compatible ; enregistrer la trace du jour ; évaluer (et donc réguler) sa vitesse d’ascension dans les dénivelés importants ; coupler un capteur de pulsations cardiaques ; et bien d’autres fonctionnalités (parfois très gadget).
 
Ensuite le GPS doit être fiable et utilisable sur une période donnée, souvent longue. Les randonnées à la journée sont souvent le prémisse de séjours « en étoile », puis de treks « en itinérance ». L’autonomie de la batterie va donc être un critère d’appréciation très important. Se retrouver dans les montagnes de l’Atlas pendant une semaine, loin de toute prise de courant et de tout réseau (ni téléphone, ni data), est un exemple marquant du besoin en autonomie.
 
Ce besoin étant posé, passons au choix.
 

Quel type GPS choisir ?

Conseiller d’acquérir tel ou tel modèle plutôt qu’un autre est surtout une question de perception personnelle. Les critères que j’avance donnent inévitablement une analyse subjective et incomplète qui évoquent ma propre expérience du GPS en randonnée pédestre et pas du tout pour une autre discipline (jogging, trail, VTT, chasse au trésor …) !

Quelles sont les possibilités ?

  • l’utilisation du GPS du smartphone
  • une montre multisports avec GPS
  • un GPS de randonnée

Le GPS du smartphone

Je vous renvoie à un autre article écrit  à ce sujet : voir http://sulvoye.be/gps-de-rando-on-decrypte-un-peu/
 
Avantage : pas (peu) de frais supplémentaire (sauf appli avec carto payante) ; immédiatement disponible (même en réserve).
 
Inconvénients : pas de baromètre ; très rarement utilisable sous la pluie ou avec des gants en hiver ; récepteur GPS nettement moins fiable (surtout en montagne) ; une autonomie très réduite, surtout si on consulte régulièrement l’écran (gros consommateur). Par sécurité, comptez au grand maximum 4 à 6 heures d’autonomie. Sans oublier que le smartphone reste et doit rester fonctionnel pour appeler les secours en cas de besoin !
 
Conclusion : même si le besoin n’est pas totalement couvert, ça reste utilisable pour des randos de 4 à 6 heures, à la journée. C’est aussi une solution pratique pour les randonneurs occasionnels.

GPS d'une montre multisports

Là, on commence à devoir délier les cordons de sa bourse. Il faut compter au strict minimum 100 € pour une montre sportive de base avec l’option GPS qui enregistre votre parcours mais sans vous offrir de vue cartographique. Le point fort de ces montres est avant tout le suivi de vos paramètres de santé : activité, rythme cardiaque (la plupart du temps directement au poignet). Tout comme pour les applis smartphones, l’altitude est par le calculateur GPS. Pour une montre qui permet de suivre une trace (sur un écran riquiqui) et qui dispose d’un baromètre fiable (altimètre barométrique et prévision météo) le budget explose littéralement au dessus des 500 €.
Quant à l’autonomie … On revient sur les bases du smartphone, parfois avec un grand maximum de 2 jours d’autonomie. Par exemple mon modèle de base Polar M430 n’enregistre que 4 à 5 heures de balade avant d’abdiquer. Ensuite, la batterie étant intégrée, il faut passer par un rechargement par secteur (refuges) ou via un power-bank (bivouac).
 
Avantages : légèreté ; lisibilité directe au poignet (compas ; altimètre ; paramètres cardiaques …) ; étanche, résistant au froid et manipulable avec des gants.
 
Inconvénients : autonomie ; prix
 
Conclusion :  ça reste une montre sportive détournée de son objectif initial (le jogging, le trail) au profit de la randonnée, ce n’est donc pas totalement adapté à notre loisir.

GPS de rando

Sans parti pris, voilà nettement ma préférence ! Ma seule expérience concerne les modèles de Garmin (non, je ne suis pas sponsorisé, même si j’aimerais bien) , marque leader et quasi incontournable. J’ai essayé les Garmin eTrex 30x (avec joystick), Garmin Oregon 600 (tactile) et possède actuellement le Garmin eTrex Touch 35 (tactile). 
 
Notre instructeur en orientation (au Club Alpin) recommandait un GPS avec joystick pour des raisons pratiques (ea avec des gants en hiver). Peut-être ! Je vous disais qu’une expérience n’est pas l’autre. Personnellement je n’aime pas ce joystick pour deux raisons. Un, c’est nettement moins ergonomique que l’écran tactile dont la sensibilité est de toute manière réglable (essayé avec succès avec des gants d’hiver). Et deux, si le GPS est glissé dans une pochette (je n’aime pas trop le coté ballottement sur la bretelle), il s’allume seul sur simple pression sur le joystick et suit un menu aléatoire au gré des pressions involontaires, ce qui réserve la plupart du temps des déconvenues.
Un GPS de rando offre souvent toutes les options nécessaires, voire même des options hors sphère de la rando (« chasse au trésor » par exemple). Pour la rando : le chargement de traces GPX préétablies, l’enregistrement du parcours ; la localisation dans différents formats de coordonnées (en « Lambert » en Belgique, en WGS84 en France … et une 20taine d’autres standards) ; permet le partage de traces sans fil entre GPS compatibles ; le chargement (limité seulement par la capacité mémoire) de cartes (IGN ou OSM) des pays visités ; l’enregistrement de « way points » ; l’altitude barométrique ; les infos lever et coucher du soleil ; les marées (rando au littoral)   … la liste n’est pas exhausitive.
 
Côté autonomie, avec un jeu de deux piles AA rechargeables (NiMH), on tient facilement 1 à 2 jours (suivant la température), après on peut simplement utiliser un jeu de réserve. Comptez trois jeux de piles pour six jours en autonomie sans chargement possible des batteries (deux dans l’appareil et 4 dans le sac à dos).
 
Côté budget ? Actuellement, mon modèle préféré chez Garmin (pour la rando) est sans doute le Garmin Etrex Touch 35, un tactile avec écran couleur et cartes Topo préchargées pour l’Europe de l’Ouest (c’est une version Garmin de la carte OSM). Il coûte environ 250 € … Notons que si les cartes sont de bonnes qualité, les courbes de niveau sont absentes et il convient de les ajouter (cf. mon tuto pour les cartes OSM).
 
Inconvénient : c’est un peu plus lourd qu’une montre, ça ajoute environ 160 gr à votre package (plus des piles de réserve), soit le poids d’un smartphone.
 
Avantage : tout ce que vous avez besoin pour la rando est prévu ; autonomie ; ergonomie ; étanchéité, résistance au froid et utilisable avec des gants ; …
 
Conclusion : je viens de donner mon maître achat personnel 🙂 
 

D'autres avis ?

GIYBF (Goggle est votre meilleur ami). Par exemple une analyse comparative sur  https://ignrando.fr/boutique/choisir-votre-gps-outdoor-rando
 
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